À Rennes, l’augmentation régulière du nombre de personnes sans domicile fixe se traduit par une spirale infernale où la santé mentale se détériore rapidement. Entre isolement, rupture de suivi et accès limité aux soins, la dégradation des capacités psychologiques expose ces individus à des risques accrus de décompensation. Face à ce constat alarmant, les acteurs médico-sociaux cherchent à renforcer le soutien psychologique et l’aide sociale, tout en plaidant pour plus d’équité et de prévention.
🕒 L’article en bref
À Rennes, la santé mentale des personnes sans domicile fixe se dégrade fortement, nourrie par l’isolement, le manque de soins et des conditions sociales précaires. Entre urgence sanitaire et initiatives locales, la question appelle une réponse collective et durable.
- ✅ Chiffres alarmants : près de 2 000 SDF à Rennes, troubles psychiatriques fréquents
- ✅ Facteurs aggravants : pandémie, lits hospitaliers supprimés et narcotrafic croissant
- ✅ Initiatives locales : EMPP, relogement et simplification de l’accès aux soins
- ✅ Prévention et équité : éducation, lutte contre la stigmatisation et partenariats renforcés
📌 Face à l’urgence, renforcer prévention, accès aux soins et innovation sociale est indispensable pour briser la spirale et favoriser la réinsertion.
Les chiffres clés de la dégradation de la santé mentale des SDF à Rennes
Sans données locales précises, on s’appuie sur des repères nationaux pour mesurer l’ampleur du phénomène. L’Inserm estime qu’en population de SDF, 14 % souffrent de troubles psychotiques, 18,5 % de troubles dépressifs majeurs et 22 % de troubles de la personnalité. À Rennes, on recense environ 2 000 personnes à la rue, soit presque un habitant sur cent.
- 350 000 SDF en France en 2025, selon la Fondation Abbé-Pierre.
- Augmentation de la fréquentation du restaurant social Le Fourneau : de 150 à plus de 200 personnes par jour depuis fin 2024.
- Délai moyen d’attente en CMP : huit mois pour un rendez-vous psychiatrique à Rennes.

Ces chiffres traduisent une réelle urgence sanitaire, et soulignent combien la prévention et l’accès aux soins demeurent insuffisants pour cette population.
Facteurs aggravants : crise sanitaire, structures amputées et trafic de drogues
Deux dimensions principales expliquent la fragilisation accrue de la santé mentale des personnes à la rue.
- Impact durable de la pandémie : isolement, arrêt des maraudes de bénévoles et recul du lien social, comme le montre le dispositif Entourage (soutien à Saint-Brieuc).
- Réduction des lits en psychiatrie : – 150 lits au CHGR depuis 2017, complexifiant les prises en charge urgentes.
- Essor du narcotrafic local : offre massive de cocaïne et crack, favorisant l’apparition de symptômes tels que paranoïa ou décompensations psychotiques.
Sans un retour d’aide sociale renforcée et sans lutte coordonnée contre les produits de synthèse, la spirale infernale risque de s’accentuer.
Voies de soutien psychologique et initiatives d’aide sociale
Plusieurs dispositifs cherchent à rétablir un suivi adapté et à favoriser la réinsertion.
- Équipe Mobile Psychiatrie Précarité (EMPP) : plus de 800 prises en charge annuelles, doublant la population suivie depuis 2016.
- Programme « Un chez soi d’abord » : 34 SDF relogés en 2023, avec accompagnement médico-social.
- Plateformes de tiers-payant et partenariats Almaérys : simplification de l’accès aux soins (Oxantis et tiers-payant).
Un suivi régulier, appuyé sur des applications de santé et un carnet de liaison, reste essentiel pour éviter les ruptures et restaurer un sentiment de dignité.
Prévention, équité et perspectives pour une réinsertion durable
Agir en amont est la meilleure garantie contre la dégradation mentale à long terme.
- Programmes d’éducation thérapeutique en maraude et en accueil de jour (contrat local de santé).
- Lutte contre la stigmatisation : campagnes de sensibilisation inspirées de projets sur la santé mentale des hommes.
- Renforcement des partenariats entre CHU, associations et collectivités pour garantir l’équité d’accès aux soins, jusqu’aux plus vulnérables (prioriser la santé des vulnérables).
En combinant prévention, écoute et innovation sociale, il devient possible d’inverser la tendance et de poser les jalons d’une réinsertion respectueuse de la personne.
FAQ
- Quelles aides psychologiques immédiates sont disponibles pour les SDF ?
Les maraudes de psychiatrie mobile, les consultations en CMP sans avance de frais et les permanences d’associations locales offrent un soutien psychologique de première ligne. - Comment limiter le délai d’attente pour un suivi psychiatrique ?
La mise en place de téléconsultations et l’optimisation du tiers-payant via des partenariats Almaérys peuvent réduire significativement l’attente. - Quel rôle jouent les associations dans la réinsertion ?
Elles organisent maraudes, ateliers d’éducation thérapeutique et accompagnement vers le logement, complétant l’action des services hospitaliers. - Peut-on prévenir la consommation de drogues chez les personnes à la rue ?
La distribution de matériel à moindre risque, combinée à des entretiens motivants, participe à contenir l’usage de substances et à protéger la santé mentale. - Comment la collectivité peut-elle agir pour plus d’équité ?
En finançant des lits supplémentaires en psychiatrie, en soutenant les dispositifs « Un chez soi d’abord » et en garantissant l’accès rapide aux soins via le tiers-payant.





