Les avancées de l’intelligence artificielle (IA) en informatique de santé pédiatrique se structurent aujourd’hui autour d’alliances entre centres hospitaliers, organismes de recherche et acteurs européens. S’appuyant sur l’expertise de l’INSERM, du CNRS, de l’AP-HP et de partenaires clés comme l’Institut Curie ou le Hôpital Necker-Enfants Malades, ces stratégies visent à optimiser le diagnostic, la prise en charge et la prévention des pathologies infantiles.
L’article en bref
Un panorama complet des collaborations, enjeux éthiques et perspectives pour déployer l’IA de façon responsable en santé pédiatrique.
- Synergies hospitalo-universitaires : Convergence entre AP-HP, CHU Sainte-Justine et Université Paris Cité.
- Respect des normes éthiques : Sécurité des données et consentement éclairé selon le cadre européen.
- Partenariats innovants : Rôle de l’EIT Health, Gustave Roussy et SIOP dans l’innovation.
- Formation ciblée : Programmes pour médecins et ingénieurs, adoption et appropriation des outils.
Une feuille de route favorisant une IA pédiatrique fiable et durable.
Collaboration multidisciplinaire pour l’IA en santé pédiatrique
Les grandes institutions de recherche et de soin se mobilisent pour créer des prototypes d’IA adaptés aux besoins des enfants. L’INSERM et le CNRS travaillent de concert avec l’AP-HP et l’Institut Curie pour mettre au point des algorithmes de détection précoce et de suivi personnalisé.
- AP-HP et Hôpital Necker-Enfants Malades : coordination clinique pour valider les usages.
- CHU Sainte-Justine (Montréal) : partage de données multicentriques et retours d’expérience.
- Université Paris Cité : développement d’interfaces ergonomiques pour le personnel soignant.
- Gustave Roussy : intégration de modèles prédictifs dans les protocoles oncologiques pédiatriques (défis de numérisation).
Projet pilote AP-HP et CHU Sainte-Justine
Un projet pilote mené en 2024 a mis en place un système de tri automatisé des images radiologiques pour repérer rapidement anomalies et pathologies rares. Cette initiative illustre la force d’une démarche collaborative internationale.
- Étape 1 : collecte et sécurisation des données via un plateforme d’échange conforme aux normes RGPD.
- Étape 2 : entraînement d’un réseau de neurones sur un jeu de plus de 50 000 clichés annotés.
- Étape 3 : validation clinique en conditions réelles au sein du service de radiologie pédiatrique.
- Étape 4 : ajustements itératifs avec retour du personnel infirmier et des radiologues.

Cette expérimentation a démontré un gain de temps moyen de 30 % pour le diagnostic radiologique.
Encadrement éthique et conformité réglementaire de l’IA
L’application de l’AI Act européen et les recommandations de la HAS imposent des garanties fortes autour de la protection des mineurs et de la transparence des algorithmes. Les premières lignes directrices publiées début 2025 insistent sur la traçabilité et l’auditabilité des systèmes.
- Consentement éclairé : informations adaptées aux familles et aux adolescents.
- Audit externe : comités d’éthique hospitaliers et instances associées.
- Test de robustesse : validation par des essais cliniques multicentres.
- Réexamen périodique : mises à jour en fonction de l’évolution scientifique.
Systèmes de protection des données et transparence
La souveraineté des données reste un sujet crucial. Des infrastructures nationales et européennes se déploient pour garantir un hébergement sécurisé, limitant le recours à des services non-européens.
- Infrastructure cloud certifiée HDS.
- Chiffrement bout en bout des échanges.
- Accès contrôlé et traçabilité des consultations.
- Participation des patients via des portails sécurisés (services de santé importants).
L’adoption de ces mesures renforce la confiance des familles et des professionnels médicaux.
Perspectives et alliances pour une IA souveraine en santé
Au-delà de la France, EIT Health et la SIOP (Société Internationale d’Oncologie Pédiatrique) favorisent la mise en réseau des start-ups et des centres de recherche. L’objectif : créer un écosystème pédiatrique européen où science et innovation coexistent.
- EIT Health : financement de projets transnationaux.
- SIOP : lignes directrices pour l’IA en oncologie infantile.
- Gustave Roussy et Institut Curie : plateformes de tests cliniques multicentriques.
- Programmes Erasmus+ : formation conjointe de médecins et ingénieurs.
Formation et adoption par les équipes médicales
La montée en compétences passe par des modules hybrides alliant e-learning et ateliers pratiques. Plusieurs universités, dont l’Université Paris Cité, proposent déjà des certificats spécialisés.
- Webinaires interactifs avec retours d’expérience.
- Workshops présenciels au Hôpital Necker-Enfants Malades.
- Protocoles d’accompagnement des soignants pour réduire la charge cognitive.
- Accès à des ressources validées sur la recherche en santé et la simulation numérique.
La formation continue reste la clé pour assurer une intégration fluide et bénéfique de l’IA en pratique clinique.
Questions fréquentes sur l’intelligence artificielle en santé pédiatrique
- Comment l’IA améliore-t-elle le diagnostic pédiatrique ? Grâce à l’analyse automatisée de grandes quantités d’images médicales, les algorithmes détectent des signaux parfois invisibles à l’œil nu, réduisant ainsi le temps de diagnostic et la variabilité inter-observateur.
- Les données des enfants sont-elles protégées ? Oui, les plateformes utilisées sont certifiées HDS, avec chiffrement des échanges et accès strictement contrôlé, conformément au cadre européen et aux directives de la HAS.
- Quelles formations sont disponibles pour les médecins généralistes ? De nombreux modules e-learning, ateliers à l’Hôpital Necker-Enfants Malades et webinaires proposés par l’AP-HP et l’Université Paris Cité couvrent les principes de base de l’IA et son application clinique.
- Quels sont les défis pour une IA pédiatrique souveraine ? Il s’agit de garantir l’hébergement des données au sein de l’Union européenne, de maintenir la transparence des algorithmes et de développer des modèles validés localement sans dépendre d’infrastructures étrangères.
- Comment les familles peuvent-elles participer ? Elles peuvent accéder aux portails sécurisés, consulter les résultats et donner leur avis, renforçant ainsi le consentement éclairé et la confiance dans les outils déployés.





